11 octobre 2012

Regards différents sur les frontières de Ceuta et de Melilla



Le  double grillage de la frontière près du village de Benzú (Ceuta)
photo prise en 2009

































La frontière de Melilla en septembre 2005 pendant les assauts de clandestins qui firent plusieurs morts. (photo infrarouge)







                                                                                                        
                                     
  Vivre au pied du grillage de la frontière de Melilla en 2012   
                            
(photo publiée dans El telegrama de Melilla)

9 mai 2012

Ley de Memoria Histórica (en castellano)


 Ceuta y Melilla, ¿ ciudades gemelas ?


A menudo se evocan juntas Ceuta y Melilla como si fueran ciudades gemelas; sin embargo, según lo que opinan ceutíes y melillenses, parece que se diferencian bastante las dos ciudades españolas. Mi reciente estancia en Melilla acaba de darme otra prueba de estas diferencias: se trata de valorar cómo las autoridades de ambas ciudades contemplan la Ley de Memoria Histórica.
Según esta Ley. aprobada en diciembre de 2007, las “administraciones públicas tomarán las medidas oportunas para la retirada de escudos, insignas, placas y otros objetos o menciones conmemorativas de exaltación, personal o colectivas, de la sublevación militar, de la Guerra Civil y de la represión de la Dictadura.”
El caso de Ceuta que había evocado en un artículo precedente es muy interesante: por una parte la Asamblea Municipal rehabilitó el último alcalde socialista fusilado  en 1936, Antonio López Sanchez Prado y mandó construir en el cementerio de Ceuta, un monumento sobre la fosa común de las víctimas de la represión franquista; por otra parte, los ceutíes han entablado una reflexión sobre el devenir de los monumentos en honor de la rebelión militar y de la dictadura que todavía quedan en Ceuta, como el monumento conocido por el nombre de “el Llano Amarillo”: de hecho se trataría de renovar estos monumentos con un objetivo pedagógico para que las jóvenes generaciones conozcan lo que representan gracias, por jemplo, a unas explicaciones históricas colocadas sobre el monumento.
 Como Ceuta, Melilla fue otra cuna de la rebelión militar que marcaría el principio de la Guerra Civil. Durante muchos años, la ciudad de Melilla mantuvo una imagen vinculada con los militares, la aventura colonial española en Marruecos y evidentemente, con la dictadura. No hay que asombrarse pues, que las referencias a este pasado sean frecuentes: situada al pie de la ciudadela que fue el origen de la ciudad, se yergue la estatua de Francisco Franco Bahamonde en uniforme de comandante de la Legión Extranjera. Más en el centro de la ciudad, en la avenida Juán Carlos 1º se divisa también un monumento que “exalta” la dictadura con su famoso eslogán “Una, Grande, Libre” .
Cuando yo pregunté, refiriéndome a la Ley de Memoria Histórica, por qué estaba todavía aquí la estatua de Franco, me respondieron que la Asamblea Municipal había decidido conservar  el recuerdo de aquel hombre que había salvado en 1921 la ciudad de Melilla del ataque de Abd-el-Krim, después del desastre de Anual.
Por supuesto Francisco Franco fue un personaje de la historia de Melilla y por eso puede justificarse la posición de la Asamblea Municipal pero no pasa lo mismo con el monumento a la gloria del Movimiento y de la dictadura.
En el año 2001, ya había visto el monumento cubierto con pintura de color violeta en señal de protesta contra su presencia, 25 años después del final de la dictadura.
Hoy, 5 años después del voto de la Ley de Memoria Histórica, ¿no sería conveniente borrar este vestigio de una página dramática de la historia de España ?

16 avril 2012

Ley de Memoria Historica

Ceuta et Melilla, villes jumelles ?

Même si on a coutume de citer ensemble les deux villes espagnoles, il semble bien qu’elles se différencient sur plus d’un point comme aiment à le faire remarquer, ceutíes et melillenses.

Mon récent séjour à Melilla vient de me faire découvrir une nouvelle différence, celle de leur réaction, diamétralement opposée, concernant la Loi de Mémoire Historique.

Selon cette Loi approuvée en décembre 2007, les collectivités locales espagnoles doivent se charger d’effacer des espaces publics «tous les écussons, insignes ou plaques commémoratives qui exaltent la rébellion militaire, la Guerre Civile ou la répression de la dictature»


Le cas de Ceuta que j’avais déjà abordé dans un article précédent est assez intéressant : d’une part la municipalité a réhabilité le dernier maire socialiste fusillé en 1936, Antonio López Sánchez Prado, et fait construire un monument sur la fosse commune des victimes de la répression franquiste ;




d’autre part, les ceuties ont entamé une réflexion sur le devenir des monuments à la gloire de la rébellion et de la dictature franquiste qui restent encore debout quoique dans un état de délabrement avancé comme le monument du «Llano Amarillo» : il s’agirait en fait de les rénover dans un esprit « pédagogique » pour que les jeunes générations sachent ce que représentent ces monuments en les accompagnant, par exemple, d’explications historiques.




Comme Ceuta, Melilla fut aussi le berceau de la rébellion militaire du 17 juillet 1936 qui devait initier la Guerre Civile. Pendant longtemps, la ville de Melilla a gardé une image liée aux militaires, à l’aventure coloniale espagnole au Maroc et bien sûr à la dictature qui dura jusqu’en 1975.


Rien d’étonnant donc à ce que les références à cette période de son histoire soient fréquentes : ainsi, situé au pied de la citadelle qui fut à l’origine de la ville, se dresse une statue de Francisco Franco Bahamonde en uniforme de commandant de la Légion étrangère.




Plus au centre ville, sur l’avenida Juan Carlos I°, se dresse également un monument qui «exalte la dictature» en portant bien haut son slogan « Una, Grande, Libre ».

à ma question sur l’application de la Loi sur la Mémoire Historique, il m’a été répondu que la Asamblea Municipal avait décidé de conserver la statue de Franco car en 1921 c’était lui qui, à la tête de la Légion, avait «sauvé» la ville de l’attaque d’Abd-el Krim après le désastre d’Anual.

Si cet argument peut se justifier car, en effet, Franco a été un personnage historique de l’histoire de Melilla, il n’en va pas de même pour le monument à la gloire du Movimiento et de la dictature.

En 2001, j’avais vu ce même monument couvert de peinture violette par des militants antifranquistes qui souhaitaient protester contre sa présence, 25 ans après le retour de la démocratie en Espagne…

Aujourd’hui, 5 ans après la promulgation de la Loi sur la Mémoire Historique et 37 ans après la fin de la dictature, il serait temps d’effacer ce vestige d’une des pages les plus sombres de l’histoire de l’Espagne !

Melilla 2012

Voyage « éclair » à Melilla

Invité par la Consejería de Cultura de la Ville Autonome de Melilla à participer aux 7° Jornadas de Historia [ le thème en était cette année «La visión de Melilla en los Autores Europeos»], je me suis rendu dans cette ville espagnole d’Afrique entre le 21 et le 23 mars.




La ville a bien changé depuis ma première visite en 2001 et le centre ville a été embelli, en particulier la partie que les melillenses appellent «Melilla la Vieja» c’est-à-dire la citadelle qui fut à l’origine de la ville elle-même.




La Plaza de España, le cœur de la ville, ainsi que le parc Hernandez qui débouche sur cette place, ont été rénovés et fleuris ;





la Plaza de las Culturas a remplacé une ancienne gare routière…






Toujours égale à elle-même, Melilla est un curieux mélange d’Espagne et d’Afrique.


Par ailleurs, au cours de mes rencontres avec différents acteurs culturels de la ville, j’ai pu vérifier que le slogan «Ciudad de las cuatro culturas» était mis en pratique au moins au niveau culturel puisque le musée archéologique rénové présente maintenant l’histoire et la culture Juive et Amazigh qui sont deux composantes essentielles de cette ville ; l’équipe de jeunes archéologues attachés à ce musée a également entrepris un programme de conservation du patrimoine berbère dans la partie du Rif marocain proche de Melilla.

Quand on connaît l’attitude du pouvoir marocain qui a toujours nié l’existence d’une culture amazigh, on mesure mieux l’impact que peut avoir la politique culturelle de la Ville Autonome pour la population berbère du Rif !